l’Amour en soi

, par Jean-Paul Mourey

L’Amour, est bien souvent vécu comme passion et attachement (en grec la concupiscence, qui signifie : désirer ardemment), alors que l’Amour, en fait, si l’on consent à laisser vivre en nous sa véritable dimension, est une voie de libération.

Et cette dimension de liberté existe en chacun de nous !

Qu’est ce que l’amour, et comment le faire vivre en nous ?

Cherchons donc, ensemble, à mieux saisir ce qu’est véritablement l’amour, pour mieux le laisser s’épanouir, et le laisser aller vers les autres.

Sur un plan humain, nos représentations de l’Amour peuvent s’exprimer et se ressentir sous quatre formes principales :

  • Éros : Une forme d’amour faite d’attirance physique, de désir sexuel, qui engage le corps et la libido. Spécifique de la relation amoureuse, reliant intimement deux personnes, elle revêt souvent un caractère passionné en début de relation. On constate que son intensité n’est pas un gage de durabilité.
  • Storgê : l’amour familial. Affection particulière qui unit l’enfant et le parent. Consiste à prendre soin.
  • Philia : c’est l’amitié, l’amour bienveillant, il sous entend beaucoup de réciprocité.
  • Agapè : l’amour divin, universel, inconditionnel. Il peut concerner notre relation à dieu comme à toute chose, à chaque être. Il est désintéressé, ce qui signifie qu’il ne dépend en rien des circonstances et n’attend rien en retour. Ce n’est pas un sentiment, mais un état d’être.

C’est Agapé, l’amour inconditionnel, qui sera au cœur de cet exposé.

Il est la base, le pilier, du rapport à la vie.

Deux façons de se comporter, de se relier à la vie, vont s’avérer nécessaires dans ce cheminement vers l’amour inconditionnel :

La Confiance, et l’Authenticité.

Confiance en soi, confiance en l’autre.

Authenticité envers soi même, envers notre profondeur d’être, notre âme, et Authenticité dans notre relation à l’autre, aux autres. Nous développerons ces deux points un peu plus tard.

S’aimer soi-même en priorité… est-ce égoïste ? Non. A moins d’avoir une interprétation erronée de ce qu’est l’amour véritable, il ne s’agit pas là de narcissisme.

La plupart des êtres humains ont probablement pour but ultime d’aimer et être heureux !

Mais cette route de l’Amour peut être ardue. Au cours de nos existences, de multiples expériences vont confronter bon nombre d’entre nous aux questions suivantes :

Pourquoi avoir tant de difficultés à aimer et être aimé comme nous le voudrions ?

Pourquoi malgré ce désir d’aimer, y a-t-il tant de tensions, de conflits, entre nous ?

Être honnête, c’est reconnaître que nous éprouvons intérieurement des tensions, des frustrations , des insatisfactions, et que soit celles-ci nous affligent, soit nous tentons de nous en libérer en les projetant sur les autres, si ce n’est les deux alternativement. C’est comme s’il s’agissait de trouver sans cesse un coupable pour justifier les situations qui nous incommodent ou que nous ne comprenons pas.

Il est temps de découvrir la nature des obstacles qui se dressent dans cette recherche de l’amour.

L’ÉDIFICATION DE LA PERSONNALITÉ

L’amour est-il un état inné ou se construit-il au fil de l’existence, avec lenteur, en fonction de nos expériences ?

Nous allons observer que, bien souvent, des événements, des circonstances de vie, les modes de relation qui s’établissent avec notre environnement proche, vont amener l’enfant puis l’adolescent, le jeune adulte à se construire une sorte de carapace sécuritaire.

Observons le parcours de vie qui caractérise le début de l’existence.

1. La première représentation de l’Amour : Maman !

Maman avec qui j’ai fait un, une. Elle m’a porté(e), neuf mois, durant tout un temps où ses émotions étaient mes émotions. Etait-ce un paradis ou de la dépendance ?

Car oui, enfant, notre sécurité dépend de quelqu’un d’autre !

Dans le ventre de maman, le bébé est à l’abri. Mais maman vit sa vie. Vie de couple, vie familiale, vie sociale et professionnelle. Les interactions qu’elle vit avec son milieu sont autant de sollicitations, de sentiments, d’émotions. Et le centre des émotions se situe au niveau du plexus solaire, tout près de bébé.

Quand vient la naissance, celle-ci est brutale, voire traumatisante. Comme une expulsion vers un autre monde, et son immensité, ses incertitudes.

Serait-ce déjà la fin de la fusion avec la mère, alors que la conscience de soi n’existe pas encore chez le bébé ?

Cette fin de quelque chose peut être le début prometteur de l’ouverture à soi, à la vie, c’est à dire le premier pas vers l’autonomie, la liberté d’être, mais elle peut s’avérer tout autant le début d’une fermeture, comme un abandon progressif de sa nature profonde que provoquent la crainte ou l’incertitude, l’influence que les autres ont sur nous.

Le chemin de l’amour est difficile, semé d’embûches qui nous mettent au défi de le trouver en nous-mêmes. Pourtant, tout petit, vulnérable et immature, nous débutons ce cheminement vers l’amour en ayant besoin d’être pris en charge, aidé, aimé !

Nos chers parents sont les garants de notre sécurité, physique, morale, affective. Cependant, nos protecteurs, si chers à nos cœurs, si importants face notre vulnérabilité, ont-ils eux-même été correctement aimés et accompagnés par le passé ?

Les voilà bien empruntés parfois pour nous élever, nous éduquer. Il pourra s’agir de leur part de simples maladresse qui auront peu de conséquences sur notre développement, mais certains utiliseront la contrainte excessive, ou iront jusqu’à la maltraitance. Au risque de nous dresser, nous formater, nous délaisser.

Il faut le savoir, ces parents censés nous protéger, nous aimer inconditionnellement, nous transmettent bien souvent inconsciemment une partie de leurs peurs, de leur désamour d’eux-mêmes, de leurs non-dits, leurs errements, leur inconscience.

Certes, nombre d’entre eux, parvenus à un certain niveau de conscience sur la réalité de la vie et leur responsabilités, pacifiés, épanouis, vont adopter les comportements favorables à l’épanouissement de l’enfant, et celui-ci va pouvoir développer son potentiel, cheminer vers sa propre liberté, sa créativité.

Au tout début de sa vie, l’enfant s’exprime sur de multiples plans. Les pleurs, la colère, notamment, font partie de son attirail comportemental. Avoir auprès et autour de lui des adultes non jugeant, réceptifs, capables de regarder et écouter ses réactions émotionnelles, de l’éclairer sur ses craintes et ses interrogations face à ce qu’il voit et ressent, de l’inciter à s’exprimer avec une certaine liberté, tout en lui inculquant un cadre commun nécessaire. Tout cela aide l’enfant à se sentir légitime, tout en lui permettant d’apprendre petit à petit les règles du vivre ensemble. C’est dans de telles circonstances que l’enfant a de plus de chances de s’ancrer, de croire en lui, et ainsi de s’autoriser à croître dans la confiance de lui-même.

Bien d’’autres adultes vont traverser nos existences, intervenir sur notre enfance, à l’école notamment. Parfois ils se montreront généreux et justes, d’autres fois indifférents, sinon maladroits, voire abusifs. Eux aussi s’efforcent de faire avec ou contre ce qu’on leur a appris, ce qui leur a été inculqué. Si certains vont établir avec les enfants une relation d’égalité, d’autres vont imposer, plus ou moins inconsciemment, une relation de pouvoir, si ce n’est d’abus de pouvoir !

Car nous nous confrontons à un système social constitué de règles, d’interdits.

Souple, il nous laisse un certain degré de libre arbitre, rigide, il nous condamne à nous sur-adapter.

A l’école, comme dans la société, un processus de punition-récompense est fréquemment mis en place par des institutions établies et gérées par des adultes. Ainsi conditionné, l’enfant risque d’intégrer peu à peu la notion trompeuse et manichéenne du bien et du mal : les principes d’évaluation, de comparaison font qu’il va falloir choisir son camp, généralement celui du conformisme.

L’école est un lieu d’apprentissage de savoirs extérieurs à soi, l’enfant y est considéré comme une coquille vide à remplir. Ne devrait-elle pas être aussi un lieu d’apprentissage, de découverte de soi ?

S’il est guidé par un réflexe sécuritaire, le désir d’appartenance et de reconnaissance ne peut que l’emporter peu à peu sur la liberté d’être, d’expression personnelle, dont l’enfant disposait naturellement.

Diverses formes de croyances qui incitent au repli sur soi ou à l’emprise sur l’autre risquent de s’imposer, au détriment de la confiance, la foi en soi-même.

2. Le processus de domestication

En mettant en place un processus de domestication (être conforme aux attendus, aux valeurs assignées) les adultes, la société, obligent bien souvent l’enfant à taire sa spontanéité, à taire sa différence, à se conformer aux règles pré-établies. Amener l’enfant à anticiper pour être récompensé, ou ne pas être puni, favorise un processus d’auto-domestication.

C’est ainsi que peut se briser l’élan joyeux et insouciant qui orientait l’enfant vers sa propre connaissance de lui-même, vers sa propre singularité et légitimité.

Cette unité brouillonne de l’enfant avait juste besoin d’être confortée, accompagnée en douceur et avec bienveillance par les adultes ; mais face aux interdits sévères ou confus, aux contraintes injustes, elle est mise à mal. L’unité de l’être se rétracte peu à peu, se morcelle, alors qu’au fil des années qui passent des choix de vie autonome seraient à concrétiser.

Le doute grandit alors. Quelle posture adopter pour satisfaire à l’exigence sociale ?

En grandissant, en vieillissant, pris dans un réflexe sécuritaire, cherchant la reconnaissance et l’intégration, l’individu va élaborer ses propres échappatoires ; une façon de s’oublier tout en rejetant ou en donnant satisfaction aux injonctions sociales. Ainsi se construisent les masques sociaux.

Porter un masque, jouer un rôle, en certaines circonstances ? Pourquoi pas si ces choix sont conscientisés ! Le problème est que bon nombre finira par s’identifier aux rôles qu’il joue.

Se construisant sur un mode réactif, ces systèmes plus ou moins coercitifs et surement pas émancipateurs participent à favoriser l’émergence de divers types de personnalité basés sur la rébellion, la soumission, ou encore la manipulation ; Se structurer ainsi éloigne peu à peu chacun de sa propre essence et favorise un ordre social stratifié et favorable aux rapports de force.

L’enfant et extrêmement sensible à son environnement. Il y collecte sans cesse des informations, donne sa confiance à l’adulte. Étant une éponge, il reçoit les peurs de ses parents ou d’autres adultes, les fait siennes ou les rejettent, mais se met de toute façon en lutte, alors qu’il était prédisposé à recevoir l’amour de sa famille, pour avancer pas à pas dans le respect de sa singularité.

Dans de nombreux cas, cette opération de conditionnement brise l’élan vital de l’enfant et formatera un adulte plus ou moins résigné, adapté, amputé de sa créativité.

3. Une énergie s’oppose à celle de l’Amour : la peur.

Enfant, adolescent, puis adulte, la personne, malléable, souple, adaptable au début de son existence, finit par laisser prise à la peur.

Peur de mal faire, d’être incompris, de mal transmettre, de se faire avoir, d’être trahi, abandonné, humilié. Ces peurs font qu’on s’habitue à se méfier, à lutter, à vouloir avoir raison. La prédominance de ces peurs favorise l’amour conditionnel, l’amour attachement, basé sur la possessivité, la jalousie, l’attente, la défiance, la prise de contrôle…

Oui, alors que l’amour véritable est souplesse, adaptation, ouverture, vitalité, la peur, elle, n’est que rigidité ! La peur est combat, la peur est défiance, la peur est souffrance. Sachez que tout être qui souffre, ou fait souffrir, a peur. Ce dernier peut paraître fort, mais il se campe en fait dans le rapport de force ou de pouvoir, dans le contrôle. Ceci n’est qu’une apparence, une forme, un masque… l’expression masquée de sa peur.

Une cuirasse censée cacher, protéger, une vulnérabilité dont on veut plus et qui ne doit pas être vue ; en réaction à ce qu’il vit, chacun se construit sa personnalité.

On se fabrique un livre de la loi, on y crée des images de perfection par lesquelles on se compare aux autres, ce qui amène aux jugements, et ces jeux d’opposition créent un poison émotionnel.

Gardons espoir ! Dans nos vies respectives, au travers des multiples expériences que nous nous autorisons à vivre, nous avons toujours le choix entre l’amour de la vie et la peur de la mort, du rejet, de l’abandon, à tout moment. L’individu qui s’est égaré, fut-ce longuement, garde toujours la possibilité de rejoindre le bon chemin. Cela s’opérera par le biais de prises de conscience, puis de mises en acte, pour transformer sa vie, le regard que l’on pose sur elle.

Quand viendra le désir du changement, il n’y aura rien à regretter, car il n’est jamais trop tard. Celui qui regrette se donne un prétexte pour ne pas agir dans l’instant présent, pour se fournir une excuse face à sa difficulté d’agir.

LE TEMPS DE LA PRISE DE CONSCIENCE

Celui qui s’est laissé prendre par l’émergence d’une personnalité rigide, au détriment de sa spontanéité, son authenticité, verra probablement une forme de lutte intérieure se densifier. Sa vie risque de devenir particulièrement difficile, sinon connaître une crise forte : dépression, maladie grave, accident, deuil, séparation douloureuse, échec professionnel…

Que ce soit un événement brutal ou une lente dégradation, progressive, le paroxysme de la crise permet de remettre l’individu face à lui-même, en lui imposant un nouvel examen de conscience.

Face à un tel événement, situation, sensations inconfortables, nous pouvons tenter de lutter encore et toujours, en n’acceptant pas, en nous sentant injustement frappé par le sort… Mais nous pouvons aussi lâcher prise, et reconnaître enfin que ce qui se passe est probablement pour partie de notre RESPONSABILITÉ.

Depuis des mois déjà, des années, quelque chose d’inconfortable ou de désagréable montait à l’intérieur de nous, et là nous nous arrêtons, nous acceptons de regarder cette sensation en face. C’est d’abord l’opportunité de reconnaître que depuis un certains temps un grand vide intérieur s’était formé, un état de manque, ou le sentiment que nos actes, nos décisions, ne correspondaient plus à qui nous sommes vraiment, tout du moins que la vie que nous menons ne nous convient plus.

Quand une personne accepte de s’avouer que les événements, situations, relations négatives qui se succèdent dans son existence ne sont pas le simple fait de circonstances défavorables, de rencontres néfastes, de malchance, d’injustice, elle saisit que les pensées, réactions, comportements, qui la caractérisent ont exercé une réelle incidence sur les aléas ou les difficultés relationnelles qu’elle subit.

C’est l’occasion d’adopter une véritable posture de responsabilité !

Désormais, plutôt que de remettre en cause d’autres personnes ou les circonstances, elle sait que les changements souhaitables, favorables, qu’elle souhaite mettre en œuvre dans sa vie dépendent d’abord de sa propre action, et que pour cela il est d’abord nécessaire de procéder à des changements intérieurs.

Béni soit ce temps de la prise de conscience !

Enfin la fin du déni, des faux-semblants, de la course en avant sans savoir où l’on va vraiment.

Enfin le temps de la prise de responsabilité, d’une volonté de transformation -même si la peur est là encore.

La prise de conscience est une porte qui s’ouvre, la reconnaissance qu’une autre voie est à emprunter dans cette existence, celle qui permettra de devenir soi-même.

Cette bascule reste un moment délicat. Une telle prise de conscience, un tel changement de paradigme peut laisser l’individu assez désemparé face à tout ce qui est à entreprendre. L’aide extérieure qu’on pourra lui apporter ou qu’il pourra solliciter lui sera sans doute précieuse.

Le doute, la peur, sont là encore, mais malgré l’incertitude nous voilà décidés à nous engager dans cette voie nouvelle.

COMMENT FAIRE ?

DÉCONSTRUIRE LA PERSONNALITÉ ET S’ENGAGER À LA RENCONTRE DE SON ÊTRE PROFOND

1. Pardonner, se pardonner

La rencontre de l’Amour débute avec un grand pardon.

 D’abord, un grand pardon envers soi !

 Puis un grand pardon envers ceux qui nous ont pu nous faire du mal, ou nous tromper, sans le vouloir vraiment. Eux aussi portaient un masque, et ils ont sans doute fait de leur mieux, tout en restant prisonniers de leurs conditionnements.

Envers moi-même, pardon d’avoir tenté désespérément de devenir un être extraordinaire, tout en me sentant trop petit et incapable face à ce défi trop grand à relever, pardon de ne pas m’être suffisamment respecté en ne sachant pas dire non quand il le fallait, de ne pas m’être respecté en ne sachant pas exprimer ou me mettre en lien avec mes véritables besoins.

Ce grand pardon est la fondation du retour à l’amour et à une certaine simplicité dans notre façon d’être et d’agir au quotidien. C’est ne plus vouloir se sentir coupable de quoi que ce soit et ne plus chercher à accuser quiconque de ce qui se passe dans nos vies ou de ce que nous ressentons, c’est à dire se libérer de la négativité.

Pardonner, c’est faire un choix inverse à celui de juger !

Si j’ai subi un événement traumatisant dans le passé et que régulièrement je pense à cet événement en me disant que c’est injuste, que cela n’aurait jamais dû arriver, et que j’en veux à la personne qui m’a fait cela, je vis avec cette pensée chaque jour. Je continue à être affecté par ce souvenir et cela affecte ma vie dans le moment présent.

Au contraire, En me disant que cet avènement est survenu, qu’il m’a fait mal, mais qu’objectivement je ne peux rien y changer, je décide de ne plus me polariser sur lui, je décide de pardonner et je m’ouvre à ce qui se présente à moi chaque jour, sans rien ruminer du passé. Je ne juge plus en terme de bien ou de mal. Des expériences se présentent à moi et, qu’elles aient une forme négative ou positive, je les considère comme une source d’apprentissage.

Le principe de responsabilité n’a rien à voir avec le processus de culpabilité.

Culpabiliser c’est ne pas assumer ce que l’on pense, dit, fait. En ressentant ainsi, on ne se donne pas la possibilité d’agir et le mal être perdure.

Par contre, le principe de responsabilité est une volonté de s’engager malgré et dans la reconnaissance de nos propres limites et imperfections, mais en considérant chaque expérience personnelle comme une occasion de grandir. Procéder ainsi, c’est commencer à mieux s’aimer, à ne plus rien chercher à prouver, à justifier. Et aimer c’est se mettre en relation.

Le principe de responsabilité nous permet d’établir notre pouvoir personnel. Un pouvoir sur soi, non plus un pouvoir sur l’autre.

Aimer, c’est respirer l’instant, éprouver le souffle dans notre corps, savourer chaque surprise de la vie, que son apparence soit triste ou joyeuse. Peu importe ce qui s’y passe, puisque dans chaque instant tout se dissipe, et que l’instant suivant recèle le mystère de la vie.

En établissant de nouveaux accords avec moi-même, je peux arrêter de me défendre de la vie, ne plus tenter de la contrôler, renoncer à souffrir, et je peux enfin dire oui à ce qu’elle me propose : éprouver aussi, de plus en plus souvent, de la joie ! Une joie profonde, véritable, synonyme de paix intérieure.

2. S’ouvrir à ses différentes dimensions personnelles

Dans le langage courant, ainsi que dans les ouvrages portant sur la spiritualité comme sur le développement personnel, le terme d’« Ego » est très employé, il est souvent décrit de manière péjorative. On parle de détruire l’Ego.

Une chose est certaine, nos sociétés, et particulièrement la civilisation occidentale, ont mis depuis longtemps en valeur la rationalité, l’intellec, l’intelligence, la raison. Elle domine la société dans ses sphères économique, politique, culturelle, privée.

C’est au nom de cette raison que bien des aspects de nos êtres ont été plus ou moins dévalorisés, si ce n’est considérés comme des sources de faiblesse.

En premier lieu nos émotions.

Il n’est pas bienvenu de pleurer, cette propension est reléguée à la sphère privée, et même au sein de celle-ci elle ne s’avère pas facilement la bienvenue. Dans notre volonté d’assumer, d’être fort, responsable… pleurer serait considéré comme un accès de faiblesse.

Il n’est pas bienvenu de se mettre en colère, son expression fait craindre que ne déborde à sa suite une forme de violence, physique, verbale ou morale. En tous cas ce serait à l’évidence une perte de sang-froid.

Nous jugeons malvenues la plupart de nos autres émotions.

Beaucoup mieux tolérée est la joie, et notre société s’est d’ailleurs fait une spécialité de nous alimenter en maintes possibilités de divertissement, dans une forme édulcorée et superficielle de celle-ci. La télé, les médias, les loisirs, en regorgent.

Ainsi, nous avons intériorisé dans nos comportements sociaux que des émotions étaient positives, d’autres négatives.

La spiritualité :
Depuis plus de vingt siècles, les religions monothéistes ont exercé un monopole sur la sphère spirituelle. Dieu y est extérieur à nous, et les dogmes ont orienté nos comportements, nos décisions, nos modes de vie.

La société occidentale s’ouvre cependant peu à peu à une dimension spirituelle venue d’orient. Le bouddhisme, le taoïsme, et bien d’autres diffusions écrites, orales, suggèrent que Dieu est en nous, que dieu est la vie !

Cependant nos société se méfient beaucoup du phénomène des gourous qui exerceraient une emprise néfaste sur les individus, en leur faisant perdre leur libre arbitre. Mais bien au connaître, un véritable gourou est tout simplement un guide qui nous accompagne en nous aidant à découvrir en nous notre propre vérité et à puiser dans nos propres ressources. Cela nécessite bien sûr de la part de chacun d’entre nous du discernement, afin de ne pas se laisser vampiriser par des charlatans. Mais posons-nous la question de savoir si la manipulation n’est pas autant voire plus encore omniprésente dans notre sphère politique et économique !

Il n’en reste pas moins vrai que, si la société de ce début de 21ème siècle reste très centrée sur les valeurs matérialistes et rationalistes, la spiritualité y prend une place de plus en plus considérable. Les individus sont de plus en plus nombreux à s’interroger sur le sens de l’existence.

Nous possédons plusieurs corps :
 Un corps physique,
 Un corps mental,
 Un corps émotionnel,
 Un corps énergétique et spirituel

L’enfant possède en lui, dès la naissance, cette dimension spirituelle. Mais l’action de son environnement social va favoriser prioritairement dans son développement l’emprise du corps mental, celui qui nous apprend à évaluer, comparer, contrôler, nous méfier et à maîtriser nos émotions, puisqu’elles nous mettrait en état de vulnérabilité. Nous avons aussi appris à considérer notre corps comme un objet ou un outil devant répondre parfaitement à nos injonctions. En dernier lieu, nous avons communément pris pour habitude de considérer la spiritualité comme un domaine réservé à quelques illuminés, sans intérêt pour cette vie matérielle que nous avons choisie pour lui attribuer le sens de nos existences, animés que nous sommes par notre volonté de nous y distinguer.

Il serait temps de nous considérer comme des êtres spirituels vivant une expérience humaine, matérielle, ce qui changerait beaucoup notre vision des choses.

Être spirituel c’est regarder la vie dans une tout autre dimension.

Tout est vie !

La terre, l’univers, la roche, les plantes, les animaux, les humains.

Être spirituel c’est porter un autre regard sur le vivant, c’est ne plus s’en croire le grand décideur mais, devenus plus simples, plus humbles, c’est se montrer attentif et respectueux à l’égard de toutes formes de vie.

La voie de l’Amour vers soi passe par donner de la considération à nos différentes dimensions, tout en permettant à la conscience de nous guider dans notre vie.

La conscience est un grand espace intérieur relié au grand tout.

En conscience, nous pouvons observer ce qui se passe en nous. Les pensées dites négatives qui nous traversent ou nous obsèdent, les émotions qui surviennent et que nous avions tendance jusque là à refouler, les messages de notre corps (fatigue, symptômes divers, maladies, accidents… et nous pouvons observer également ce qui se passe autour de nous.

En nous mettant en état de conscience nous apprenons à ne plus juger, nous apprenons à nous montrer bienveillants envers nous-mêmes lorsque nous éprouvons une sensation désagréable, lorsque nous somme rattrapés par notre humeur, lorsque nous vivons un conflit, lorsque nous n’avons pas bien agi mais en nous montrant capable de le reconnaître, et de demander pardon si nécessaire.

Nous cessons notre quête désespérée du bonheur qui nous poussait à vouloir vivre exclusivement des circonstances de vie favorables, et nous développons au contraire un état de paix intérieure qui nous permet de considérer chaque expérience vécue comme une clé de compréhension, une opportunité de croissance personnelle.

La pratique de la méditation peut nous aider à cela : écouter, observer, atteindre un certaine vacuité.

Dans cette dimension de conscience, les attributions de l’ego sont reléguées à ses savoirs faire.

Jusque là l’’essentiel de nos pensées étaient répétitives, inutiles, et la pensée involontaire, compulsive générait une grande perte d’énergie vitale, en même temps qu’elle nous faisait perdre du discernement. La pensée ne doit plus guider notre existence mais doit désormais se mettre au service de la conscience qui, elle, englobe tout et détient la vérité de notre être, de ce que nous avons à entreprendre. Alors, le mental devient un outil, un instrument performant qui sert à accomplir des tâches précises.

Dans cette dimension de conscience, nous sommes davantage attentif à notre corps, nous apprenons à mieux l’aimer en écoutant ses messages, ses symptômes, en prenant soin de lui.

Dans cette dimension de conscience nous accueillons nos émotions car elles aussi nous délivrent des messages sur nous-mêmes. Nous aimer c’est nous accueillir dans notre dimension de vulnérabilité. Si la pleine conscience c’est reconnaître la force indestructible de la vie, au-delà de la mort, il n’en reste pas moins vrai qu’en tant qu’humains nous nous savons mortels et restons vulnérables. Soyons bienveillants envers cela, rappelons-nous que ne nous sommes que sur le chemin.

Toutes ces dimensions ont tout à fait leur place en nous, elles demandent à être accueillies, reconnues, nous apprendrons simplement à ne plus nous identifier à l’une ou l’autre d’entre elles, ce qui est source de délivrance, de discernement, de liberté, en nous mettant dans un état de pleine présence tout en nous reliant au grand tout.

3. L’amour est en nous !

L’Amour est d’abord Présence ! A soi, à l’autre. C’est une énergie bénéfique qui nous relie.

Puisque je me pose la question de l’Amour, où vais-je trouver cette réponse ? Se trouve-t-elle à l’extérieur, chez les autres, dans ce qui m’entoure, ou se trouve-t-elle en moi-même, enfouie, là précisément où je ne consentais pas à porter le regard ?

Dans la crainte de mes ombres, et finalement honteux, ou indifférent à mon essence, ne suis-je pas le premier responsable de l’amour qui m’anime -qu’espère mon enfant intérieur- et de celui que je délaisse ?

Où en suis-je de mes pensées, si souvent cachées, dissimulées, où en suis-je de mes mots, où en suis-je de mes actes, dans le respect de moi-même ?

Les pensées cachées, refoulées, sont dirigées par mon inconscient, elles orientent contre toute attente ma vie, et je perds mon libre arbitre.

Mes mots peuvent être beaux ou vulgaires, doux ou blessants. Mes gestes aussi.

Mes pensées peuvent être bienveillance ou pleines de jugement, de confiance ou de peur.

Mes actes peuvent être l’expression du don, comme de l’égoïsme.

Dorénavant, que suis-je prêt à être ?
Serai-je capable d’être sincère et responsable à la fois, ou ferai-je semblant ?
Suis-je prêt à agir en conscience ?

4. Relation au monde, relation aux autres

Regardons plus précisément ce monde qui nous entoure.

Y aime-t-on la singularité ? Vit-on chaque différence, chaque rencontre, comme une richesse potentielle pour chacun ?

Toi, l’inconnu qui te présente à moi, puis-je m’enrichir de ta différence, ou suis-je tenté de te fuir, sinon de faire de toi un second moi-même ? Vais-je tenter de l’emporter sur toi, de faire de toi un miroir déformant dans lequel je me contemplerai, fier de ma beauté, de ma supériorité, sinon accablé par mon sentiment d’infériorité ? Tout serait donc question d’image !

Agir en tentant d’embellir L’IMAGE que l’on renvoie aux autres, n’est-ce pas en premier lieu renoncer à la réalité de notre profondeur d’être, à notre sensibilité ? N’est ce pas déjà se renier ?

N’ai-je pas renié ce que je sentais en moi depuis toujours, et que pourtant j’avais abandonné, peu à peu, avec mes renoncements, avec ma lutte pour obtenir du pouvoir, dans le désir d’être plus fort ou légitime que celui qui me fait face, sinon pour être protégé par lui, pour avoir raison…

L’Amour est Équité. Car l’amour me met en position d’écoute et me fait regarder chacun, chaque rencontre, comme mon égal. Je ne suis pas ton supérieur, et je ne suis pas davantage ton inférieur. Je suis moi, tu es toi, et nous sommes reliés par la relation que nous parvenons à établir ensemble. Cette qualité de relation dépend autant de toi que de moi.

Je ne veux plus me juger, je ne veux plus juger quiconque. Je m’efforce de prendre soin de mon bout de relation, et mon vis-à-vis prend soin de son bout de relation qui l’unit à moi.

S’il ne le peut pas, je l’accepte, et je décide de rester en amour. Oui, j’accepte que cette relation ne soit pas ce que j’avais voulu qu’elle soit, car je n’ai pas le pouvoir et la légitimité, seul, d’en faire ce que j’en voudrais.

5. Mon amour de moi se donne à l’autre…

Suis-je heureux d’être, ou ai-je tendance à me juger ?

Me juger est la preuve que je suis insatisfait de moi. Mes propres jugements d’insuffisance, je les subis malgré moi ou tente de les combattre en me montrant supérieur. Ils deviennent le terreau de mes frustrations, de mes manques, de ma colère, de mon agressivité, de ma timidité, et me voilà incapable d’exprimer sincèrement mes besoins et mes sentiments profonds.

Si je me juge, si je me cache, m’est-il possible d’être tolérant envers autrui, envers ses faiblesses, ses limites apparentes, envers ce qu’il porte de lui à mon regard et que je ne tolère pas ?

Puis-je simplement accompagner mes enfants, confiant envers leur potentiel créatif, dans le respect des expériences qu’ils seront amenés à vivre ?

On m’a souvent renvoyé mes insuffisances, mes incapacités… Vais-je faire de même avec ceux, plus petits, qui viendront à ma suite, dont je serai responsable ?

Un regard soucieux de vérité, de justice, se pose sur moi, et je me dis : ai-je le pouvoir personnel de faire maintenant autrement, suis-je prêt à être en amour, sans conditions ? Que vais-je transmettre désormais, de l’amour ou des peurs ?

Je prends conscience de ce pouvoir de cultiver l’amour envers moi, et envers mes enfants, mes amis, mes voisins, mon amoureux, mon amoureuse, une personne que je croise incidemment quelques secondes. J’ai ce pouvoir de sourire, d’écouter, d’observer, sans crainte, de ne pas penser à mal. J’ai ce pouvoir de devenir acteur de la vie, de ma vie, de ne pas m’en sentir la victime. J’ai le pouvoir de ne plus jamais rendre quelqu’un d’autre coupable de mes états, de mes sentiments, de mes besoins, de mes dépendances, de mes manques, de mes blessures. J’ai le pouvoir de me sentir de plus en plus libre ! Par le « je », en exprimant mes besoins, mes sentiments. En n’adressant plus à ceux qui me font face un « tu » accusateur.

Oui, confiance, authenticité, libre expression de moi-même, sans rien chercher à faire reconnaître de moi, sans chercher à être aimé. Puisque l’amour est en moi, qu’il me rend autonome. Je le sens vivre maintenant, pleinement. Dans chacun de mes actes, de mes pensées, de mes mots, je respecte et prend soin de cet amour que j’ai appris à comprendre, et aimer !

L’amour serait donc inconditionnel, puisqu’il se suffit à lui-même, puisqu’il ne se sent jamais seul, tout en aimant le partage, tout en aimant la présence de l’autre, cela sans jamais en dépendre. Cet autre qui ne m’encombre plus, que je ne crains plus, délivré que je suis des malentendus qui ont jalonné mon existence, et heureux de mes blessures peu à peu cicatrisées, ces blessures que j’ai appris à regarder, que je remercie maintenant, puisqu’elles m’ont fait grandir en un parcours singulier.

COMMENT METTRE EN APPLICATION AU QUOTIDIEN

1. Vivre dans le moment présent

Une des principales sources de souffrance est de s’alimenter mentalement des événements tristes du passé, d’avoir des regrets (j’aurais pu dire, faire autrement), de se sentir victime de ce qui s’est déroulé.

Une autre source de souffrance est de penser que la solution au bonheur se trouve dans le futur. Soit j’agis aujourd’hui uniquement dans le but d’obtenir quelque chose de mieux pour moi plus tard, soit je rêve, j’espère, que quelque chose se présentera à moi et viendra me donner le meilleur de ce que j’attends.

Passé ou futur, dans les deux cas, voici le meilleur moyen de ne pas porter attention au moment présent et d’en être finalement insatisfait.

Pourtant, tout ce que je vis se déroule dans l’instant présent, le reste n’est que souvenirs, pensées, imaginaire. C’est dans l’instant présent que je suis en relation, c’est dans l’instant présent que je peux apprécier un bon repas, un moment agréable avec une personne qui a de l’importance pour moi. C’est dans l’instant présent que je peux m’investir dans un travail qui me plaît, et c’est dans cette qualité de travail que je serai apprécié par mes collaborateurs, mon patron, mes clients. C’est dans l’instant présent que je peux être en pleine présence de mes enfants quand ils ont quelque chose à me confier, quand ils ont besoin de mon écoute, mon attention...

Autant d’exemples pour montrer que la qualité de présence et d’écoute dans le moment présent préfigure ce qui se présentera à nous par la suite.

Une personne pleine de regrets face au passé à plus de difficultés à apprécier les moments de partage dans le moment présent.

Une personne qui est dans l’attente reste centrée sur demain, plus tard. Cela génère un conflit entre l’ici-maintenant où on n’a pas envie d’être et l’avenir projeté, convoité. On se montre moins attentif et réceptif aux situations, aux échanges, qu’on vit. Cela réduit la qualité de vie.

Réagir ainsi, c’est considérer l’instant comme un simple outil, un passage obligé, destiné à nous permettre d’aller vers le meilleur, qui ne pourrait survenir qu’après. C’est donc déconsidérer l’instant présent, ne pas y être là.

Dans les deux cas, cela réduit l’efficacité de ce que l’on fait, la pertinence de ce que l’on dit, notre qualité de présence dans ce que l’on partage, dans nos relations humaines. Nous vivons une situation et par la pensée nous sommes ailleurs !

(exemple de l’employé qui rentre tard chez lui)

Il est important d’accorder toute la priorité à l’instant présent !

Quoi qui puisse se présenter à moi, je lui accorde toute mon attention.

Une difficulté, une épreuve, se dresse dans ma vie ?

Elle me fait porter le regard sur quelque chose qui ne va pas et, avec constance et application, je peux chercher la meilleure façon de répondre à cette situation. En fonction des circonstances je peux le faire seul, je peux solliciter , demander soutien ou avis.

(Exemple du décès d’un proche, et la priorité donnée à son accompagnement)

L’obstacle qui se présente à moi semble là pour m’empêcher de vivre le meilleur ?

Non, il se présente comme une leçon de vie à comprendre, comme l’opportunité d’un apprentissage à réaliser.

Cette situation est injuste, inopportune, ou faute à pas de chance !

Dois-je tenter de la fuir, de passer en force, comme j’ai toujours eu l’habitude de faire, ou au contraire la considérer comme un moyen d’agrandir mon pouvoir personnel ?

Ne pas refuser la situation, fut-elle inattendue, désagréable, déstabilisante, douloureuse, c’est se résoudre à accepter sa réalité si on n’a pas le pouvoir de la changer, et c’est se donner tous les moyens de la résoudre si j’ai le pouvoir d’agir.

Être dans le moment présent permet aussi de mieux voir et accueillir les belles choses qui se présentent à nous ! Car, pris dans nos soucis, nos projets, centrés sur nos attentes, nous pouvons être aveugles aux opportunités que nous propose la vie.

De nouvelles habitudes sont à prendre : sortir des pérégrinations du mental, éviter d’être dans le calcul, ne pas se laisser emporter par l’urgence, ne pas se laisser guider par des principes figés… pour se recentrer le plus qu’il soit possible, se donner du temps, avoir la volonté de vivre chaque instant dans la qualité de ce que nous sommes et non pas en le consommant, dans la quantité de ce que l’on pourrait en obtenir.

La présence est d’abord un état : ancrage, enracinement. Habiter son corps, son champ énergétique.

Chaque moment mérite notre attention, tant une tâche simple du quotidien, qu’une surprise, un projet à réaliser...

2. S’efforcer chaque jour, chaque instant, à appliquer les principes de la communication non violente

Les principes de la communication non violente sont une très bonne façon pratique d’apprendre à se respecter et a respecter les autres.

Je me respecte en n’étant pas dans les faux semblants, je me respecte en disant clairement ce que je ressens, en respectant mes besoins ;

L’action qui découle de l’expression des besoins est plus pertinente et efficace que celle qui découle de la négativité.

C’est une façon de savoir dire non quand je ne peux pas faire ou que je ne veux pas faire ce que l’on me demande.

La communication non violente permet d’éviter les non dits, permet à deux personnes de se comprendre l’une l’autre, fussent-elles en désaccord. Elle aide autant à écouter qu’à s’exprimer. C’est stopper le « tu » accusateur qui génère des rapports de force, de pouvoir, pour laisser place au « je » qui permet l’écoute mutuelle, le développement de l’empathie

Les relations intimes sont particulièrement propices aux principes de la CNV.

Auprès d’une personne que j’aime, j’engage tout mon être intérieur, mes non-dits, mes émotions, mes paradoxes, et la relation intime est une magnifique opportunité d’apprendre à les dépasser, dans la sincérité, avec humilité.

Ne jouant plus un personnage, suis-je capable de DEMANDER à autrui chaque fois que c’est nécessaire, sans exiger que sa réponse soit conforme à ce que j’en attends.

Puis-je donner, sincèrement ? Non pas pour faire plaisir, mais parce que cela me fait plaisir.
Saurai-je refuser ? Dans le respect d’un besoin personnel qui ne s’accorderait pas avec la demande qui m’a été faite.
Saurai-je recevoir ? Un cadeau qu’on m’a fait, une présence à mes côtés qui me fait du bien.
Saurai-je demander ? Reconnaissant ainsi que je ne suis pas omniscient et omnipotent.

LE RETOUR DE L’ESPRIT

Devenu conscient de tout ce qui s’agitait en moi, de mes dépendances, et de la véritable dimension de la vie, je permets à L’ESPRIT de redevenir le Maître, l’ego reprend sa juste place de serviteur. L’Ego désirait nous défendre, nous protéger, il voulait prendre soin de nous en posant des actes défensifs, et, convaincu de notre petitesse, nous avions conclu des accords erronés avec lui. L’Esprit pratique le discernement, l’Ego, s’il est livré à lui-même, pratique l’auto-défense.

L’Ego, c’est l’expérience des savoirs faire. La fonction de l’Ego est de servir, pas de décider.

Il est fait pour servir une pensée consciente et pacifique, fait pour servir l’Esprit.

Le non manifeste est inaccessible à la compréhension mentale de l’humain. L’Esprit, lui, est tout aussi conscient du monde manifeste que du monde non manifeste.

Nous pouvons avoir foi au royaume intemporel, à l’essence de tout ce qui a été et sera.

Ainsi, distinction est faite entre mort physique et vie intemporelle.

Quand l’esprit dirige de nouveau notre vie incarnée, nous ouvrons les bras à tout ce qui se présente, nous nous sentons en accord avec ce que nous avons vécu, et nous redécouvrons le plaisir de la spontanéité, de l’authenticité. L’esprit pose un regard juste et pacifié sur les événements qui traversent nos vies, sur les séparations, sur les rencontres. Il laisse place à la paix, accueille la diversité que propose la vie.

L’Esprit accueille et ne craint pas pour nos existences matérielles le changement, sa prise de risque, sa part d’inconnu, qui nous fait croître.

Si je ne me trahis plus, je m’aime,
et si je m’aime, je peux aimer !
Place est faite au langage du cœur.

Pour l’ Avènement d’un nouveau monde...

Nous avons vu que l’individu, prisonnier de certaines peurs, se construit souvent au début de sa vie une image, un personnage, non conforme à qui il est vraiment, profondément. Nous avons observé puis distingué la personnalité de l’être.

Cette relation inopportune à soi-même amène à vivre une crise personnelle. La prise de conscience est difficile, certes, mais s’avère tout autant rédemptrice.

Après cela, une nouvelle volonté s’affirme, et débute enfin le véritable apprentissage, la véritable reconnaissance de soi. Ce qui est une merveilleuse source de transformation.

Prenant de la distance avec l’Ego, d’une certaine façon la personne meurt à elle-même pour laisser place à l’Être. Aimer et servir la vie devient le fondement de toutes choses, de toutes actions.

L’individu, ainsi transformé, est devenu un être responsable.

Aujourd’hui, la planète terre et l’humanité vivent une crise majeure.

Une nouvelle prise de conscience là aussi se fait. Mais la peur et les résistances sont également très fortes, car il s’agit de faire un grand saut dans l’inconnu. Devant nous se dresse la perspective d’un nouveau modèle de société.

Celui qui a connu l’effondrement puis la reconstruction intérieure est particulièrement apte à participer à la construction d’un nouveau monde. L’homme, enfin capable de reconnaître les bêtises qu’il a commises, pourra agir en responsabilité.

L’homme spirituel sait que toute forme de vie mérite autant le respect que lui-même. Il peut regarder chaque être vivant comme un autre lui-même.

L’intérêt de l’humanité sert autant ses propres intérêts que la vie. L’homme élevé connaît ses essentiels, il saura dépasser son égoïsme et ses peurs d’humain, dans cette connaissance que la reconnaissance mutuelle, dans le respect de nos différences, est le chemin de nouvelles solidarités, d’une nouvelle fraternité !

Être parvenu à trouver l’Amour en soi, son inconditionnalité, est source de paix intérieure.

Se réconcilier avec soi-même, c’est se réconcilier avec l’humanité, c’est croire en l’homme. C’est mettre fin à l’ aveuglement pour nous permettre d’avancer vers la lumière.

L’Amour est là, dans cette lumière,
Et nous sommes lumière !